prolapsus génital
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Le prolapsus génital, aussi appelé descente d’organes, est une affection fréquente qui touche principalement les femmes après un ou plusieurs accouchements, ainsi que celles ménopausées. Cette condition, bien que bénigne dans la majorité des cas, peut altérer la qualité de vie en provoquant des gênes fonctionnelles, esthétiques ou sexuelles. Heureusement, les options thérapeutiques sont variées et peuvent être adaptées à chaque patiente selon la sévérité du prolapsus et ses attentes personnelles.

Comprendre les causes et le diagnostic

Le prolapsus génital survient lorsque les muscles et ligaments qui soutiennent les organes pelviens s’affaiblissent ou se déchirent. Cela peut être dû à plusieurs facteurs : accouchements traumatiques, efforts physiques répétés, constipation chronique, obésité, toux chronique ou carence hormonale post-ménopausique. Le diagnostic repose essentiellement sur l’examen clinique réalisé par un gynécologue, souvent accompagné d’un interrogatoire détaillé sur les symptômes : sensation de lourdeur pelvienne, gêne lors des rapports sexuels, troubles urinaires ou défécatoires, voire apparition d’une masse au niveau vaginal.

Traitements non chirurgicaux : une première approche conservatrice

Le traitement du prolapsus génital commence généralement par des solutions non invasives, surtout en cas de prolapsus modéré ou peu symptomatique. Ces approches sont également privilégiées chez les patientes âgées ou celles ne pouvant pas bénéficier d’une intervention chirurgicale.

1. La rééducation périnéale

La rééducation du plancher pelvien est souvent le traitement de première intention. Elle consiste à renforcer les muscles périnéaux par des exercices ciblés, comme les exercices de Kegel. Réalisée sous la supervision d’un kinésithérapeute spécialisé, elle permet de retarder l’évolution du prolapsus et de diminuer certains symptômes. Cette méthode est particulièrement efficace chez les femmes jeunes ou après un accouchement.

2. L’utilisation du pessaire vaginal

Le pessaire est un dispositif médical en silicone, inséré dans le vagin pour soutenir les organes descendus. Il se décline en différentes formes (anneau, cube, donut) et tailles, ajustées individuellement. C’est une solution simple, réversible et sans risque chirurgical. Le pessaire est utile à la fois en traitement temporaire (en attente de chirurgie) et en traitement à long terme pour les femmes ne souhaitant pas ou ne pouvant pas être opérées. Un suivi régulier est nécessaire pour éviter irritations ou infections.

3. Traitement hormonal local

Chez les femmes ménopausées, un traitement à base d’œstrogènes locaux peut être prescrit afin d’améliorer la qualité des tissus vaginaux. Cela permet de réduire la sécheresse, de renforcer les parois vaginales et d’améliorer le confort, surtout en cas de port de pessaire.

Traitement chirurgical : pour les cas sévères ou persistants

Lorsque le prolapsus est important, symptomatique ou si les traitements conservateurs échouent, la chirurgie devient une option. Elle vise à repositionner les organes pelviens et à restaurer la solidité du plancher pelvien. Le choix de la technique dépend du type de prolapsus, de l’état de santé général de la patiente et de ses projets (notamment en matière de sexualité ou de désir de maternité).

1. Chirurgie par voie vaginale

Il s’agit de l’approche la plus couramment utilisée, surtout chez les patientes âgées ou polypathologiques. 

Les techniques incluent :

  • La colporraphie antérieure ou postérieure, qui renforce les parois vaginales affaiblies.
  • L’hystérectomie vaginale, lorsqu’un prolapsus utérin est associé.
  • La fixation de la voûte vaginale, en cas de récidive ou d’antécédent d’hystérectomie.

2. Chirurgie par voie abdominale ou cœlioscopique

La sacrocolpopexie, réalisée par laparotomie ou cœlioscopie, est considérée comme la technique de référence pour les femmes jeunes et actives. Elle consiste à suspendre la voûte vaginale ou l’utérus au promontoire sacré à l’aide d’une bandelette synthétique. Cette intervention offre un excellent maintien dans le temps et un faible taux de récidive.

3. Approches combinées

Il est fréquent d’associer plusieurs gestes chirurgicaux, notamment lorsqu’un prolapsus est accompagné d’incontinence urinaire ou de troubles digestifs. L’objectif est d’apporter une solution globale en une seule intervention.

Postopératoire et prévention des récidives

Après une chirurgie, la période de convalescence varie de 4 à 6 semaines. Durant cette phase, il est conseillé d’éviter les efforts physiques, le port de charges lourdes et les rapports sexuels.

Pour prévenir les récidives, certaines mesures d’hygiène de vie sont recommandées :

  • Lutte contre la constipation chronique.
  • Réduction du surpoids.
  • Pratique régulière d’exercices périnéaux.
  • Éviter les efforts prolongés et les sports à impact élevé.

Conclusion

Le traitement du prolapsus génital ne se limite pas à une approche unique. Il s’agit d’une prise en charge personnalisée, qui doit tenir compte du degré du prolapsus, des symptômes ressentis et des attentes de la patiente. Grâce aux avancées dans les techniques de rééducation, aux dispositifs médicaux comme les pessaires et aux méthodes chirurgicales modernes, il est aujourd’hui possible de soulager efficacement les femmes concernées.

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