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La pandémie de Covid-19 a bouleversé le marché automobile mondial, provoquant des ruptures d’approvisionnement, des changements dans la demande des consommateurs et une réorganisation profonde des chaînes de production. À l’horizon 2025, ces transformations continuent de façonner l’industrie automobile, imposant de nouveaux défis mais aussi des opportunités inédites. De l’essor fulgurant de la Chine sur le segment électrique à la résilience relative des États-Unis, en passant par une Europe confrontée à des normes plus sévères et une électrification freinée par des obstacles économiques et logistiques, le marché automobile se redéfinit progressivement dans un contexte post-pandémique. Les constructeurs historiques comme Renault, Peugeot, Citroën, Volkswagen ou Toyota s’adaptent à ces mutations profondes pour répondre à un consommateur plus exigeant, tandis que des acteurs émergents comme Dacia ou BYD dessinent une nouvelle cartographie industrielle. Ce panorama explore ainsi les traces indélébiles du choc pandémique sur le secteur, ses répercussions géopolitiques, ses défis environnementaux, et les perspectives économiques et technologiques de la mobilité en 2025.

Redéfinition géopolitique et industrielle : La suprématie asiatique dans le marché automobile mondial post-pandémique

Le basculement du centre névralgique de l’industrie automobile vers l’Asie s’est accentué au cours des dernières années, une tendance clairement amplifiée par la pandémie. En 2023, l’Asie représentait un quart des ventes mondiales de véhicules, cumulant à elle seule 30 millions de voitures vendues. En savoir plus, cliquez sur occasion-automobile.com. La région est non seulement le plus grand producteur, mais aussi le principal consommateur, en particulier dans le segment électrique qui connaît une croissance exponentielle. Le Japon et la Corée restent des poids lourds historiques avec des marques emblématiques telles que Toyota et Hyundai. Toyota, en particulier, a maintenu sa position de premier constructeur mondial en nombre de véhicules vendus, avec 11 millions d’unités en 2023.

Toutefois, la croissance spectaculaire de la Chine bouleverse cette hiérarchie traditionnelle. La pandémie a agi comme un catalyseur pour l’industrie automobile chinoise qui, grâce à une forte politique de soutien public et une course aux parts de marché, a émergé comme le pôle automobile dominant en Asie. En 2023, la Chine a vendu près de 6 millions de voitures électriques (BEV) et presque 3 millions de véhicules hybrides, cumulant bientôt plus de 10 millions d’unités électrifiées vendues en 2024. Cette motorisation électrique, comparable à l’emprise du moteur à combustion à son apogée en Occident, confère à la Chine un avantage compétitif sans précédent.

Perspectives contrastées en Amérique du Nord et en Europe : Résilience et défis du marché automobile face aux séquelles pandémiques

Le marché automobile n’a pas subi uniformément les conséquences de la pandémie, et un clivage profond s’est creusé entre l’Amérique du Nord et l’Europe. Aux États-Unis, malgré les perturbations liées à la pandémie et à la pénurie de semi-conducteurs, la reprise paraît plus dynamique et soutenue. Une croissance annuelle moyenne de 4 % de la production est envisagée pour 2024, portée par une hausse des ventes de 2,5 %. Les États-Unis restent un marché clé, où les « camions légers » (SUV, 4×4, vans) représentent près de 80 % des ventes de véhicules neufs, témoignant d’un profil consommateur attaché à la puissance et la taille.

À l’inverse, en Europe, la croissance est plus timide, oscillant entre 1 et 2 %, avec un marché encore marqué par une demande fragile après la pandémie. Néanmoins, l’Union européenne bénéficie d’une dynamique vertueuse portée par les véhicules électriques, qui ont constitué 15 % des immatriculations de voitures neuves en 2023. Cette part devrait considérablement augmenter en 2024 avec une croissance estimée à +35 %, en préparation de la régulation drastique qui proscrira la vente de véhicules thermiques dès 2035.

Transformation du marché automobile européen : L’épreuve des normes CO2 et une électrification hésitante

Le marché automobile européen amorce une phase de redressement en 2024 avec une hausse prévue des immatriculations de 2,2 %, suivie d’une croissance plus soutenue de 4,1 % en 2025. Cette reprise reste cependant fragile et paradoxalement accompagnée d’un glissement vers des canaux de vente moins rentables, où concessionnaires et constructeurs doivent faire preuve d’une grande agilité face à la concurrence et aux attentes changeantes.

Une évolution cruciale et contraignante provient des normes environnementales, dont le resserrement des objectifs CO2 pousse les constructeurs à envisager un tournant radical. Atteindre la cible de 93,6 g/km de CO2 (WLTP) en 2025 implique une majorité de véhicules électriques (23 % de BEV) et hybrides rechargeables (plus de 8 % de PHEV) au sein des ventes, ce qui restreint drastiquement le recours aux moteurs thermiques. Les marques comme Volkswagen, Mercedes-Benz ou BMW, engagées dans cette transition, doivent réviser leurs stratégies commerciales en limitant les remises sur véhicules essence ou diesel et en développant leurs gammes électriques pour éviter les pénalités réglementaires sévères.

Les constructeurs français Renault, Peugeot et Citroën explorent aussi différentes formules, oscillant entre modèles électriques, hybrides et innovations hybrides doux afin de répondre à la demande tout en contrôlant leurs marges. Le groupe Dacia, quant à lui, cherche à offrir des véhicules accessibles, essentiellement sur le thermique en attendant une infrastructure de recharge plus généralisée.

L’adaptation des constructeurs historiques face aux transformations post-pandémique du marché automobile

La pandémie a révélé les fragilités et a forcé les géants historiques du secteur automobile à s’adapter rapidement ou risquer de perdre des parts de marché face à des concurrents innovants ou émergents. Renault, Peugeot et Citroën, qui ont dominé le paysage français et européen, ont accéléré leurs transitions vers l’électrique et l’hybride, dans un effort combiné de respect des normes environnementales et d’attraction de nouvelles clientèles. Leur capacité à gérer cette transformation complexe tout en maintenant une offre compétitive en termes de prix est un enjeu vital, notamment compte tenu des incertitudes économiques des consommateurs.

Les groupes allemands Volkswagen, BMW et Mercedes-Benz mettent l’innovation technologique au cœur de leurs stratégies. Ils se lancent dans des projets ambitieux de voitures connectées, autonomes et électriques tout en investissant dans des chaînes d’approvisionnement plus résilientes et décarbonées. Ces constructeurs pèsent aussi sur les décisions politiques pour que la transition énergétique s’accompagne d’un soutien à l’industrie locale, notamment quant à la fabrication des batteries et la rareté des matières premières.